Après s’être « attaqué » aux séparateurs de trafic routier et pour sa seconde résidence au BPS22, Alexis Deconinck a choisi de travailler avec des barrières grillagées mobiles. « De qualité Rempart » (termes utilisés sur certains sites internet de vente de matériel de chantier), elles ferment l’esplanade Solvay, entourent les zones dangereuses du chantier et forment une succession de murs infranchissables pour le marcheur urbain.
Persuadé qu’une ouverture vers une démarche de type artistique pourrait amener les professionnels de la ville à concevoir des aménagements plus susceptibles d’entrer en résonance avec l’imaginaire des usagers, l’artiste réalise des pliages avec une série de barrières. Portant une attention au plan et aux interstices, Alexis Deconinck traite la barrière comme un élément plastique à part entière. Par le pliage et la soudure, les barrières déformées deviennent un véhicule de l’imagination. Le temps de la présentation, elles perdent leur utilité première en présentant des formes géométriques qui rappellent de nombreux travaux et questionnements de l’histoire de l’art sur la toile et le cadre.
Tordre le cou à des gestes institutionnels d’interdiction – comme celui d’apposer une barrière – c’est questionner un interdit, un geste d’appropriation de l’espace public ou encore une privation du caractère public et de bien commun de certains espaces. C’est questionner l’institution de manière générale et son statut de protecteur bien intentionné.
L’exposition d’Alexis Deconinck s’inscrit dans la biennale Watch This Space #11 dédiée à la création émergente et coordonnée par le réseau transfrontalier d’art contemporain 50° nord.