Avec l’exposition chrysalis, le BPS22 lance un nouveau rendez-vous estival dédié à ses collections. Chaque été, une sélection d’œuvres sort de l’ombre des réserves pour la lumière du musée, offrant un regard renouvelé et singulier sur la collection. Ce premier volet s’inspire du mot latin chrysalis désignant la chrysalide, cet état de latence où la matière se prépare à renaître autrement. L’exposition saisit cet instant fragile de métamorphose, entre deux formes, entre deux mondes, entre ce qui n’est plus et ce qui n’est pas encore – un moment où le réel se suspend, où tout bascule sans encore se révéler.
Le parcours rassemble installations, sculptures, peintures, photographies et vidéos qui fixent ce temps où les choses semblent vaciller, où les certitudes se fissurent, où les formes se cherchent encore. Entre effondrement et renaissance, les œuvres rassemblées explorent les forces invisibles qui sillonnent les existences : les systèmes qui nous déterminent, les récits qui nous façonnent et les silences qui nous habitent. Elles s’ancrent dans le réel et ses fractures politiques, l’intime et ses résistances silencieuses, la nature et ses cicatrices, l’imaginaire et ses déchirures. Sans rien imposer, elles révèlent ce qui se joue dans les interstices : les mouvements silencieux, les transformations discrètes, les équilibres précaires. chrysalis propose ainsi un parcours sensible, où chaque œuvre devient le fragment d’un présent en réinvention constante.
Entre tensions secrètes, promesses inabouties et beautés insoupçonnées, l’exposition plonge le spectateur dans cette phase de transition. Comme si, sous nos yeux, quelque chose était déjà en train de se réinventer. Dans l’ampleur de la Grande Halle, chrysalis devient métaphore de notre monde en perpétuelle mutation, en constante reconfiguration, où l’instabilité devient la marque même de notre époque – sans jamais, pour autant, céder au désespoir.

