Alain Breyer est originaire de La Louvière et diplômé en photographie de l’Ecole supérieure des Arts de l’Image, le 75, à Bruxelles. Reporter photo indépendant, il enseigne également cette discipline depuis plus de 30 ans.
Jusqu’au 8 avril prochain, la galerie Brock’n’roll présente une série de photos de l’artiste qui a de nouveau choisi de travailler autour de la série. Il a cette fois battu nos campagnes, pour localiser un type de construction humain et éphémère un peu intrigant puisqu’il a posé le regard sur les dômes hermétiques qui recouvrent les terrains sportifs.
(c) Laëtitia Descartes
Alain Breyer est vraisemblablement sensible aux modifications que l’homme inflige à son paysage, car il avait déjà abordé ce thème dans le cadre de sa recherche intitulée « nouveaux horizons« . Un travail qui témoignait notamment des bouleversements qu’apporte la pose désordonnée d’antennes GSM à la lecture des paysages qui nous sont familiers.
(c) Alain Breyer, Nouveaux Horizons
Le photographe se fait de nouveau regardeur, et nous offre des instants figés par son œil attentif pour mieux nous convier à observer le monde aux alentours. Le côté systématique et rigoureux des prises de vues qu’il nous livre ménage malgré tout notre liberté et notre sensibilité. Telle une sentinelle, l’artiste revient vers nous avec un inventaire de paysages aux allures prodigieuses. Ces tirages qu’il dévoile à nos regards viennent acérer notre curiosité et nous invitent à prendre du recul, pour mieux embrasser notre environnement quotidien. Le plus étonnant lorsqu’on observe ces tableaux, c’est l‘omniprésence écrasante des dômes pourtant gorgés d’air. En se jouant des contraintes, Alain Breyer parvient à contenir dans ses clichés ces formes monumentales dans leur globalité. Il parvient aussi à nous faire oublier la vie qui s’agite sous ces coupoles de plastique. Le media photographique en nous privant de l’environnement sonore bruyant, propre à ces « ballons » sportifs, conserve l’esthétique douce et rebondie des édifices et ouvre un océan de possibilités narratives.
L’exposition, loin de susciter avec complaisance des émotions « toutes faites », est une sorte de traversée poétique. En rassemblant en un seul point toutes ces constructions techniques, à la fois simples et ingénieuses, Alain Breyer nous invite à la rêverie. Ces éminences dont la blanche silhouette respire lentement, se gonflant ou s’écrasant au rythme des saisons, apparaissent ici comme de doux mirages. Semblables à de gros aéronefs délicatement cloués au sol, la brillance opaline de ces doux mamelons semble renvoyer son éclat à la lune .
(c) Alain Breyer
La plume de Camille Dormal a fait jaillir un bien joli texte qui révèle toute la charge romanesque de cette série. On vous en livre ici un extrait :
Bulles nocturnes.
Des formes pansues, gonflées, lumineuses émergent de la nuit, apportant une touche surréaliste au paysage.
Cette série photographique, avec ses structures dormantes sous le ciel nocturne, nous plonge dans une atmosphère paisible
Peut-être vous sentirez-vous aussi tenaillé par l’envie de vous éloigner des chemins dominants, pour percevoir autrement votre environnement. Les images fixées par Alain Breyer, associées à la prose de Camille Dormal composent une édition sous la forme de fanzine que vous pourrez emporter chez vous, pour que se prolonge ce moment d’évasion !
(c) Laëtitia Descartes Photographe
Infos
Les « Bulles nocturnes » d’Alain Breyer se découvrent librement, à l’arrière de la boutique de l’ASBL Brock’n’Roll qui se veut tout à la fois, vitrine et atelier pour les créateurs et les artistes. Vous pourrez y débusquer de chouettes objets, la plupart à des prix très démocratiques : estampes, livres, bijoux, etc.
Brock’n’Roll, 33 rue Hamoir à 7100 La Louvière
Photo illustrant l’article (c) Laëtitia Descartes Photographe – Roots and Shoot
Daisy Vansteene, Chargée de communication pour Hainaut Culture
