L’éducation permanente, sur le terrain

12/05/2021

Nous avions envie de partager avec vous le retour et les impressions de l’un de nos animateurs du Secteur Education permanente. Il s’agit d’un compte-rendu assez détaillé dressé par Grégory Brotcorne, qui vient de passer une semaine avec les futurs professeurs de français de la Haute Ecole de Tournai, classes de première à la troisième année. Quand on lit ce qu’il rédige à ce sujet, on est convaincu de l’utilité de notre action en la matière, qui s’inscrit dans la durée, puisqu’elle a vu le jour il y a plus de 100 ans… Elle évolue, s’adapte, se transforme mais ne faiblit pas !
Si vous souhaitez mettre en place un projet du genre au sein de votre classe, ou si vous avez envie de déployer des actions d’éducation permanente en faveur des citoyens dans le cadre d’une association, d’un service, d’une école, d’un quartier n’hésitez pas, contacter Fabienne Scandolo (Fabienne.scandolo@hainaut.be), Responsable du Service Education permanente et jeunesse, soumettez-lui votre projet et elle verra de quelle manière elle peut le soutenir, l’accompagner, avec l’aide de son équipe pluridisciplinaire.

Retour plus complet sur une animation réalisée avec des futurs professeurs de français et de citoyenneté à la Haute Ecole de Tournai.

Les objectifs de cette semaine étaient :
  • prendre le temps pour soi avec les autres. Soi au sein d’un groupe. Des autres qu’on ne connait pas forcément, d’une part à cause des conditions sanitaires, d’autre part du fait d’être dans une autre année. (1ère, 2ème, 3ème).
  • être plus à l’aise, et accueillir ses propres difficultés d’expression de soi, d’écoute de l’autre
  • créer un cadre de dynamique de groupe favorable au respect et à la bienveillance afin de vivre un temps déterminé ensemble autour d’un même projet. A l’instar d’une année passée avec un groupe classe.
  • permettre de prendre conscience des synergies positives qui existent dans la collaboration avec un intervenant tiers issu du milieu culturel et l’enseignement.
ça c’est pour la théorie 😉
En pratique, chaque journée était consacrée à un outil artistique et ses dérivés : impro, conte, création d’histoire, dynamique de groupe, lâcher prise, mise en place de rituels de concentration en pleine conscience, écriture, processus créatif et partage avec le groupe, développement et réflexion, par le jeu, de thématiques sociétales importantes (viol, harcèlement, burn out, dépression, identité, racisme, sexisme, homophobie, etc…), être à l’écoute de ses états, ses capacités, ses super pouvoirs, ses difficultés, les accueillir, les reconnaitre et en faire des moteurs positifs d’action, développer des comportements de bienveillance, de respect de soi et de l’autre, développer des comportements d’écoute, de processus juste, aligné à soi même, un esprit de groupe qui vit ensemble un temps déterminé. Respecter et se sentir respecté sans jugement. Se raconter au travers différents outils (dessins, chansons, jeux, écriture, textes, histoires, improvisations, etc).
Développer et créer un cadre favorisant l’expression de chacun peu importe l’état dans lequel chacun se trouve et basiquement, en pratique, jouer, prendre du plaisir à apprendre, oser, essayer, recommencer dans un processus d’apprentissage, réfléchir, se dire, …
Le tout dans un temps de conditions sanitaires, scolaires vécu parfois comme une réelle difficulté d’être, de faire, de savoir-faire.
Voici quelques extraits, conclusions, commentaires des étudiants :
Exemple de cadavre exquis :
« Robert aime la glace à la fraise
souadain, l’évadé du Nevada dévala la vallée
le fleuriste se coupe un doigt
son pull était gris
il est tout nu
une ombre terrible recouvre la terre
les cavernes ont disparu assez loin dans l’horizon
que mange-t-on ce soir?« 
 Exemple d’écriture sur base de livres et d’observation de l’environnement :
 » Mais il n’y a plus d’eau,
plus d’abeilles, plus de fleurs
plus rien pour étancher notre soif
rien d’autre que le savoir
la lune ou les étoiles
le soleil ou la chaleur
les toiles ou la chaleur
la lune ou le soleil
rien
Il n’y a plus d’eau« 
 » C’est le printemps, on est dimanche. Le soleil brille, il fait beau. Je suis dans un parc et je m’y promène, seule. Tout est extrêmement calme et je distingue chaque bruit qui m’entoure : les oiseaux qui chantent, le bruit léger de l’eau au loin et de mes pas sur l’herbe fraiche. Pour une fois, je prends le temps d’observer ce qui m’entoure : les arbres en fleurs et l’éclat de leurs couleurs. Je cueille un bouquet de roses et je rebrousse chemin. Le souffle du vent balaie mes cheveux. Je me sens apaisée et sereine.
C’est le printemps, et la nature se réveille. »
D’autres extraits de conclusions et évaluations sous la forme de citations
– « … Derrière chaque chose délicate, nous trouvons du tragique. Pour que naisse la plus humble fleur, il fallait que des mondes naissent dans la douleur – citation d’Oscar Wilde citée par S.E… »
– « … Il faut oser se dépasser pour avancer… » L.M
– « … Seul on va plus vite, en groupe, on va plus loin… » L.
–  » …Suis-je ce que les gens pensent que je suis ou bien suis-je ce que je suis quoi que les gens pensent, tu me suis?… » V.
–  » … Là où règnent force intérieure et confiance en soi, disparaissent méfiance, peur et doute… » A-C.
« Gratitude et justesse pour ces cadeaux partagés avec bienveillance et amour » Grégory Brotcorne.

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