C’est la sixième édition de la Biennale internationale du Livre d’enfants « Motamo » imaginée par des enseignants de l’Athénée provincial de La Louvière.
Cette fois c’est le thème des bateaux, symboles du voyage, de la découverte, de la fuite et de la rêverie qui a été choisi par les organisateurs. Il semble avoir stimulé la créativité des participants qui s’activent autour de ce projet depuis de nombreux mois si l’on en croit la grande diversité des oeuvres produites ! Cette idée de navire n’a pas été proposée au hasard puisque ces « bateaux » sont en fait un hommage aux « Poquettes volantes » publiées par le Centre Daily Bul & Co qui accueille l’exposition jusqu’au 30 mai prochain.
Derrière la réalisation de ce beau projet il faut naturellement un capitaine. C’est Alain Regnier, graveur, éditeur et enseignant à l’Athenée provincial qui a su développer un réseau dense d’interactions avec d’autres professeurs aux quatre coins du globe. Aujourd’hui la récolte d’une partie de ces échanges fructueux peut être admirée à La Louvière. Sortis de l’imagination d’enfants vivant en Grèce, en France, en Italie, en Australie, en Espagne, en Iran et en Belgique (*) on découvre de très beaux livres illustrés. Ces créations ont vu le jour avec l’aide des professeurs bien sûr et parfois même d’écrivains.
Grâce à la magie d’Internet, ils étaient un peu présents lors de l’inauguration et ont pu saluer la classe d’Alain Regnier via Messenger 😉
Au coeur du propos un formidable bouillon pédagogique, très ambitieux, mettant les élèves au coeur d’un processus créatif dont ils doivent gérer tous les aspects : intendance, transport, montage, animations, impressions, créations de badges, réception des invités, conduite de visites, etc.
« Concevoir un livre en incluant tous les élèves d’une même classe est pour nous primordial. Les techniques pédagogiques utilisées pour la composition des textes et des illustrations permettent de niveler les résultats, faisant en sorte que tous les acteurs se retrouvent à l’intérieur d’un même objet. Il n’y a plus les plus beaux dessins et les plus beaux textes, il n’y a que des dessins et des textes intéressants » souligne Alain Regnier.
De nombreux apprentissages sont donc faits, de manière intuitive et concrète sous la supervision des enseignants, mais au-delà ce sont aussi des valeurs favorisant l’émergence de citoyens responsables et critiques que vise le projet.
La Bibliothèque provinciale est l’un des partenaires de la biennale, et des ateliers d’écriture ayant pout thème les bateaux sont animés par Marie-Claude Jaumotte et Isabelle Auquier dans le cadre du projet jusqu’en juin. Grâce au soutien de l’Imprimerie provinciale, un journal satirique « le Canard enchainé », entièrement composé par les étudiants de rhéto a pu être imprimé. Le truculent petit journal est à emporter lors de la découverte de l’exposition. Richement illustré, il nous donne de nombreuses informations sur l’expo et inclut un numéro spécial du « batia moûrt soû« (journal satirique) tout en nous faisant divaguer sur une mer de calembours et pseudos vrais faux scoops en rapport avec l’actualité culturelle locale voire mondiale.
Les réalisations de deux écoles supérieures (Arts2 et La Cambre) accompagnent les travaux réalisés par les classes cosmopolites, il s’agit des ateliers de Pol Authom et de Pascal Lemaître.
On trouve aussi des images animées dans l’expo. En 2019, avec le soutien de la cellule Culture et Enseignement de la Fédération Wallonie Bruxelles, notre Service Cinéma a encadré la réalisation d’un court métrage par des élèves de la section « Arts » à l’athénée. Ce film voyait le jour dans le cadre de l’hommage rendu à Achille Chavée par le Centre Daily Bul & co. Intitulé « Ponsalaga et la femme mouette« , il est projeté au rez-de-chaussée du Centre durant toute la biennale, et accompagné de très belles illustrations sous forme de collages. Soulignons que le film a été sélectionné dans le cadre du Festival Créajeune dédié aux adolescents.
Toujours dans le sillage de la biennale de nombreuses collaborations se sont déroulées avec le Centre culturel Central, les Ateliers de la Tête en l’air et les Ateliers C’est Extra.
Jamais à court d’idée, les enseignants ont imaginé une bière artisanale bien nommée la « Black Tide » (marée noire) qui est une bière de type stout dont l’étiquette a été spécialement dessinée et imprimée pour le projet. Soulignons aussi une autre très belle illustration, celle de l’affiche de la biennale, confiée à Dominique Maes, Président Directeur généreux de la Manufacture de la Grande Droguerie poétique.
Durant toute la biennale, des visites guidées en compagnie des étudiants devraient être menées en respectant le protocole sanitaire en vigueur dans les musées, des démonstrations d’impression d’estampes seront également organisées, ainsi que des lectures de kamishibai. Car à l’étage on peut découvrir de très beaux petits théâtres japonais évidemment eux aussi en lien avec la thématique.
Toutes les informations et renseignements pour partir à l’abordage de cette chouette biennale sont à obtenir auprès de l’équipe du Centre Daily Bul.
(*) Partenaires du projet
belges (les élèves de l’école communale de l’Abattoir à Houdeng),
grecs (les élèves de l’école Pédagogiki au Pirée),
français (les élèves de l’école municipale des arts à Erstein),
italiens (les enfants participant aux ateliers de Antonella Ranieri ART abook à Pescara),
australiens (les enfants participant aux ateliers de Emma Mactaggart à Toowoomba),
espagnols (les enfants participant aux ateliers de Gustavo Puerta Leisse à Madrid)
et iraniens (les enfants participant aux ateliers de Zahra Kabiri à Téhéran).
Daisy Vansteene, Chargée de communication pour Hainaut Culture