Eirini Chatsatourian est lauréate du Prix 2022
« Le jury a apprécié la contemporanéité de la série, la mixité du travail (l’élaboration des pièces en céramique et leur patine à la paraffine colorée) ainsi que la recherche formelle et le traitement des surfaces qui confèrent à l’ensemble un aspect organique », souligne Madame Valérie Formery, Responsable de l’Office des Métiers d’art, qui a assisté aux discussions en tant qu’observatrice.
Après un baccalauréat en Littérature au Kazakhstan et des études dans le domaine économique à Londres, Eirini Chatsatourian obtient en 2012 un Diplôme national des Arts Plastiques à Fort-de-France (Martinique) et en 2014 un Master en Arts Plastiques, option sculpture à Arts2(Mons).
Ses pérégrinations ont nourri une vision du monde faite de diversité et de mixité. Elle travaille de nombreux matériaux tels que le verre, le papier, l’encre, l’argile, la porcelaine ou la paraffine, mais également le fil, les perles, la laine. Néanmoins, la céramique est sa technique préférée. Eirini Chatsatourian est membre des Métiers d’art du Hainaut depuis juin 2022.
La céramiste présente au sein de l’exposition d’ensemble une série de pièces qu’elle intitule « Ouroboros», mot grec ancien qui signifie littéralement « qui dévore sa queue » (on le présente d’habitude comme un serpent ou un dragon). Elle a choisi ce titre comme une allégorie de la vie, puisque pour elle, tout revient à sa source et fonctionne par cycles. L’histoire se répète, se réinvente, comme sa propre histoire qui n’en finit pas de se renouveler un peu partout à la surface de ce monde où elle évolue. La forme animale de ses pièces nous renvoie à notre propre animalité. Les 3 ouroboros installés sont des modelages d’argile rehaussés de paraffine.
Une mention attribuée à Diane Tenret
Vit et travaille à Court-Saint-Etienne. Céramiste depuis plus de 15 ans, Diane Tenret a toujours été fascinée par la Nature et l’âme humaine. Son travail se situe à la jonction de ces deux mondes et s’en inspire. Elle tente d’interpréter la nature sous toutes ses formes. En mariant les matières naturelles tels le bois ou la terre, via la porcelaine et les matériaux de récupération, elle établit des ponts entre ses rêves, son imaginaire et la réalité. Pièces décoratives, utilitaires, bijoux, la gamme de recherche de la créatrice est large, tout comme l’exploration des différentes techniques qui l’ont amenée à développer la sienne : la porcelaine coulée à la cuillère, technique grâce à laquelle elle crée des « dentelles végétales » en terre, telles des végétaux, ronces,… entremêlés.
Pour cette exposition, elle présente un travail qui lui tient particulièrement à cœur, une sorte de « patchwork » intergénérationnel créé à partir des dentelles au crochet et broderies que sa grand-mère faisait quand elle était enfant. Associées à ses porcelaines coulées à la cuillère, les vieilles dentelles établissent un lien tangible entre passé et présent, contemporain et classique, ancien et neuf, un lien de vie, hommage à toutes les grands-mères. Le message de ces précieux morceaux de vie du passé brodés à ses porcelaines se renforce symboliquement par la présence de « cordelettes bijoux » qui s’en échappent à la façon des « quipu incas » (système d’écriture utilisé par les Incas au moyen de cordelettes et de nœuds) qui véhiculent encore des mystères non percés.
« Sa proposition a séduit le jury par sa progression qualitative. Ses recherches autour de la porcelaine coulée à la cuillère et de la dentelle lui permettent de façonner des travaux de plus grands formats et d’appréhender l’espace tout en légèreté », nous précise Valérie Formery.
Une mention attribuée à Nathan De Clerck
Vit et travaille à Thuin. Passionné et collectionneur de couteaux depuis de nombreuses années, le coutelier décide de sauter le pas et de participer à un stage à la forge d’Ostiches où il apprend les techniques de forge de coutellerie. Le coutelier présente notamment « Belgir », une pièce qui est le mariage entre ses deux pays préférés, la Belgique avec ses intercalaires en noir, jaune et rouge et la Verte Érin avec le trèfle irlandais d’un côté du manche et l’arbre de vie de l’autre.
« Sa maîtrise technique complète des différentes matières (acier – San Maï et Damas -, bois pour la réalisation des manches et cuir pour celle des étuis) de même que ses réflexions dans l’association des symboles et son approche intégrée du travail ont séduit le jury », commente la Responsable des Métiers d’art.