Après les appels lancés pour le Prix du Hainaut des Arts plastiques et une troisième résidence d’écriture à la Maison Losseau #3, c’est au tour de notre Secteur des Arts de la Scène d’ouvrir les candidatures pour ses prochaines résidences. Nous avons rencontré notre collègue Stephen Vincke, chargé de communication à la Fabrique de Théâtre, qui nous parle de cette forme « sur mesures » de soutien aux artistes que pratique l’équipe en place à La Bouverie depuis de nombreuses années.
Stephen, chargé de com à la Fabrique (c) Nathalie Leroy
Hainaut Culture (HC) : Tu peux te présenter et dire en quoi consiste ton Job ?
Stephen Vincke (SV) : Je m’appelle Stephen Vincke. J’ai été un des premiers « pensionnaires » de la Fabrique de Théâtre puisqu’avant même son ouverture, il y a de cela 25 ans, j’y apprenais la photographie, dans les laboratoires décentralisés des Ecoles Techniques du Hainaut. Par la suite, à de nombreuses reprises, j’ai pu réaliser des photos de plateau (ce qui, au fond, est devenu avec le temps ma spécialité) jusqu’à mon engagement, voilà deux ans (en pleine épidémie !) au poste de chargé de communication.
Au quotidien, je dévoile nos actions et missions sur la toile, je cherche des solutions pour nous faire connaître. Avec des collègues, nous avons en charge la réalisation de notre jolie brochure. Et puis (et c’est un service assez unique) chaque résidence de plus d’une semaine bénéficie d’une séance photo pro. Les compagnies disposent ensuite des meilleurs clichés pour illustrer dossiers et réseaux. Le top !
A noter que depuis cette année, l’entretien de notre magnifique et tout neuf site Internet m’occupe tout spécialement. On l’a conçu, on le nourrit au quotidien : c’est notre bébé 2023 !
HC : La Fabrique lance son nouvel appel à résidences, peux-tu nous expliquer ce qu’est une résidence ? Et pourquoi c’est un moment important pour une compagnie, un artiste ?
SV : Les résidences, c’est le fer de lance de la Fabrique de Théâtre. Chaque année, nous recevons une quarantaine de compagnies à géométrie variable allant d’un artiste à une dizaine. Les artistes logent sur place, ce qui leur permet de se concentrer sur leur création, leur projet. Et l’ensemble du personnel de la Fabrique apporte ses compétences et qualités : création de marionnettes, régie lumière, dramaturgie… on réalise même des podcasts !
résidence O.V.N.I. (Guillaume Alexandre) (c) Stephen Vincke
HC : Sur base de quel(s) critère(s) faites-vous un choix ?
SV : L’appel à candidature lance ses filets deux fois l’an. Puis, et c’est aussi une spécificité du lieu, un jury pluridisciplinaire (c’est-à-dire composé de toutes les fonctions présentes à la Fabrique : régie, administration, finances, entretien…) va se pencher sur les dossiers, creuser, se sensibiliser au message, au potentiel dramatique… et poser des choix (parfois douloureux – il y’a des coups de cœur, des débats…). Le grand gourou de cette messe reste notre coordinateur, Olivier Catherine, qui doit placer tout ce joli monde dans les cases de nos plannings – et ça n’est pas une mince affaire : chapeau !
HC : Une fois la résidence terminée, est-ce qu’un accompagnement particulier est proposé aux personnes avec lesquelles vous avez travaillé ?
SV : Nous restons particulièrement attentifs aux projets qui sortent de la Fabrique et nous restons en contact avec nos résidents – à notre époque de réseaux sociaux, c’est si facile. Il arrive parfois que nous croisions à nouveau la route de résidents, qui finalisent un projet ou travaillent sur un autre… En outre, chaque année, nous organisons un événement qui s’intitule « Les Fabriqués » : durant plusieurs jours nous proposons aux résidents de l’année écoulée (et parfois au-delà) de présenter leur projet face à un large panel de programmatrices et de programmateurs. L’occasion de tisser des liens, encore et toujours…
HC : Quel est le rôle de la Fabrique en matière de diffusion ?
SV : La Fabrique apporte un soutien financier et/ou technique à vingt-quatre centres culturels partenaires. Nous contribuons ainsi à la diffusion de plus de cent représentations par an sur l’ensemble du Hainaut. Nous sommes aussi partenaires d’événements hennuyers, comme le festival « les rencontres inattendues » (Tournai), le festival au Carré (Mons), le festival « Sortilège, rue et vous » (Ath)… Cette année, nous avons lancé une nouvelle collaboration avec le festival « P’tit môme » qui s’est déroulé à Enghien début avril.
HC : Quelles sont les plus chouettes spectacles auxquels il t’a été donné assister dans le cadre des résidences
SV : Difficile de faire un choix : on en voit de toutes les couleurs. A distance, les spectacles deviennent un indescriptible kaléidoscope. Comme photographe, je suis confronté à des difficultés inhérentes à la scène: l’éclairage parfois violent… ou carrément absent, des mouvements imprévisibles, des instants fugaces… et puis il y a une magie à rendre. En photo, c’est loin d’être simple. C’est même un défi de parvenir à se « connecter » à chaque résidence. La Fabrique reste un lieu de transition, une mise sur rails de projets. Mais ce que je retiens surtout, je crois que ce sont les rencontres avec des artistes, des créatrices, des fous furieux, qui dynamitent le quotidien et qui deviennent parfois, au fil des années, de véritables ami·e·s.
On remercie chaleureusement Stephen et on croise les doigts pour tous les candidats.
résidence « La petite fille aux tissus » (Toum Cie) (c) Stephen Vincke
Pour rejoindre la prestigieuse liste des « Fabriqués » et travailler au cœur d’une équipe attentive et professionnelle, rendez-vous sur le site de la Fabrique de Théâtre pour y candidater ! Attention l’appel se termine le 7 mai 2023, et l’inscription se fait exclusivement via le formulaire en ligne.
La fabrique de théâtre
Service des Arts de la Scène de la Province de Hainaut
7080 Frameries Belgique
Illu article : résidence « 3ème vague, une écologie du spectacle vivant », (c) Stephen Vincke
