Nous sommes heureux de vous annoncer que l’artiste hainuyère Sofhie Mavroudis a été sélectionnée parmi les artistes qui concourent pour le Prix de la Fondation Bolly-Charlier.
Créée en 1979, la Fondation Bolly-Charlier « défend en priorité les artistes de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Tous les trois ans, son Prix (d’une valeur cumulée de 5500 euros) récompense et invite à découvrir un art exigeant mais diversifié, toujours accessible. Des œuvres qui témoignent de multiples formes d’engagement vis-à-vis du monde, de questions liées tantôt à l’art lui-même, tantôt à l’actualité et à la vie publique, tantôt à l’intimité ou à l’intériorité. Ou comment des artistes interrogent l’art et l’air de ce temps, si particulier, que nous vivons… »
Sofhie décline de façon poétique, politique ou symbolique la figure de la relique, en lien notamment avec les crises migratoires, confiant rechercher “le moment où l’œuvre questionne, interpelle celui qui la regarde, et le met en relation avec sa propre existence”.
L’exposition des artistes sélectionnés et la proclamation des lauréats se tiendront le samedi 26 juin à 18h30. Elle sera accessible du mercredi au dimanche de 14h à 18h, jusqu’au 22 août 2021. Avec Cathy Alvarez, Tatiana Bohm, Jean-Marc Chapa, Céline Cuvelier, Laurent Impeduglia, Sofhie Mavroudis, Athanasia Vidali.
Pour rappel, Sofhie est également l’une des lauréates de la bourse aux artistes investis dans la culture en Hainaut.
Grâce à cette aide à la création, elle a pu travailler, avec le soutien de la Maison de la Culture de Tournai, à la conception de son projet « fantômes de la rivière ». L’une des deux oeuvres présentées à la Fondation Bolly-Charlier a été conçue grâce à la bourse.
En 2018, Sofhie découvre sur la plage de son enfance en Grèce, une sandale d’enfant estampillée «Made In Syria». En regardant plus attentivement, elle s’aperçoit que ce sont des centaines de sandales d’enfants qui jonchent le sol. Elle se rend alors compte du drame qui se joue loin de notre regard. C’est un travail de mémoire qui anime son travail artistique à venir, une volonté de redonner une identité aux personnes disparues.
La mer Egée n’est pas la seule porte d’entrée vers l’Europe ; des milliers de migrants tentent de passer par la frontière naturelle qui sépare la Grèce continentale et la Turquie : l’Evros, la rivière dite «aux fantômes». Depuis près de 20 ans, ce sont des milliers de migrants qui y perdent la vie. Cette rivière l’interpelle tout particulièrement pour la contradiction qui la caractérise : ses eaux de surfaces sont calmes, mais sous sa surface d’apparence paisible, des courants forts combinés à un sol boueux font d’elle une finalité mortelle pour qui chavire et tombe à l’eau.
Ses œuvres lui ont déjà valu plusieurs prix, notamment le Prix Artistique de la Ville de Tournai (2019), le Malamegi Art Prize à Venise (2020) et tout récemment, une mention spéciale du jury au Prix d’Arts Plastiques et Visuels de Nivelles (2020).
http://www.sofhiemavroudis.com/
Contact : sofhie.mavroudis@gmail.com