L’édition 2023 du stage AMAZONIA vient de se clôturer à l’orée du joli Bois de Hourpes, petit poumon vert couché le long de la Sambre près de Lobbes. Nous y avons rencontré Michel Descamps au terme de cette semaine sportive et pédagogique portée par nos équipes du Secteur Education permanente et Jeunesse (SEPJ).
Du Hainaut à l’Amérique du Sud et vice versa
C’est lui qui coordonne les opérations d’AMAZONIA sur le terrain depuis deux décennies, même s’il est aussi devenu le pilote d’Hainaut Mémoire. Pour rappel cette cellule du SEPJ propose durant l’année scolaire des animations et expositions, ainsi que des rencontres et voyages mémoriels destinés à sensibiliser les enfants aux génocides de la Seconde Guerre mondiale ou perpétrés au Rwanda.
S’il est fidèle à ce moment estival qu’il apprécie énormément, c’est sans doute parce que Michel en est l’architecte! Tout jeune, passionné d’Amazonie, il a l’occasion de s’y rendre à deux reprises (en Guyane française et sur les bords du Fleuve Amazone), si bien que lorsqu’il rejoint les équipes du Service Provincial de la Jeunesse, en 2002, il propose rapidement de développer des animations en lien avec ce formidable territoire de recherche.
Au départ j’ai imaginé et animé des ateliers orientés autour de la conservation de l’environnement, de son exploration, il s’agissait d’un ensemble d’activités qui se déroulaient de manière indépendante. Puis au fur et à mesure, vu le succès et également les enjeux, nous avons proposé de définir un programme complet d’animations qui se déclinerait au cours d’une semaine, explique Michel Descamps.
Cette offre est aujourd’hui une véritable référence dans le programme touffu de stages qu’organisent nos services. A tel point que d’année en année, il n’est pas rare de revoir les mêmes gamins, un peu plus âgés, crapahuter dans les bois ou se hisser aux arbres.
Etant donné que de nombreux jeunes apprécient la formule et souhaitent revenir, on essaye de se remettre en question et de varier nos pratiques, tout en conservant la même philosophie et un noyau permanent composé de la grimpe aux arbres, de l’exposition sur l’Amazonie et des jeux sur l’eau notamment. On décline simplement les choses autrement : le Kayak devient Padle par exemple, on essaye d’être inventifs, précise Michel.
Tous les ingrédients de l’enthousiasme
Ce qui fait le succès de ce stage c’est son thème central, celui de la sensibilisation à la protection de l’environnement, enjeu fondamental et qui mobilise beaucoup les jeunes on s’en doute. Mais il y a aussi d’autres forces à mettre en avant comme les valeurs associées au projet : entraide, solidarité, esprit d’équipe et de groupe. Et puis il faut souligner aussi la mobilisation de ressources humaines profondément impliquées dans la qualité de l’encadrement. Sans cette équipe il serait impossible de pouvoir animer en permanence une colonie de près de 40 enfants allant de 9 ans à 14 ans !
Evidemment, nous sommes rodés, on forme un groupe d’animateurs sur le terrain composé de 8 personnes qui sont formées à l’éducation permanente. On connait les lieux, mais néanmoins, ça reste une grosse mobilisation. Au-delà des vacataires, une partie de l’équipe administrative et technique du SEPJ collabore au projet, sans oublier nos collègues de Hainaut Sports. Et puis il y a des personnes externes avec qui nous travaillons, des spécialistes de la grimpe d’arbres, alpinistes, en fonction du programme… C’est une importante organisation, il y a du gros matériel à déplacer, Kayaks, VTT, etc… On s’inscrit dans une chaîne et il faut en tenir compte, par exemple pour que les enfants puissent faire du kayak sur un bras de la Sambre, on doit évidemment obtenir des autorisations des Voies d’eau qui devront elles-même prévenir les bateaux afin qu’ils ralentissent etc.
Pour la suite …
Quand on lui demande d’estimer le nombre global d’enfants qui ont fait ce voyage imaginaire vers l’Amazonie depuis qu’il a installé une liaison particulière à Hourpes via ce stage, Michel se lance dans des comptages un peu compliqués : « J’imagine que cela doit faire pas loin de 500 enfants au moins », dit-il en souriant. Et si on l’interroge sur les rêves qu’il formule autour du stage, il répond spontanément : « Premièrement notre souhait serait de le faire encore évoluer pour tendre vers un projet zéro déchet, et puis on aimerait aussi organiser une nuit sur place avec les enfants, ça fait longtemps qu’on en parle, j’espère qu’un jour on le fera… à défaut d’embarquer pour de bon vers l’Amazonie, ce qui évidemment est financièrement impossible à mettre en œuvre ».
La connexion entre la Sambre et le fleuve Amazone est peut-être une chimère, néanmoins, une chose est certaine ; agrippés aux hautes branches des hêtres, galopant le long des chemins de halage ou flottant à dos de kayak sur la Sambre, les enfants auront passé des moments propices à la rêverie, au partage et aux apprentissages avant l’échéance de la reprise scolaire qui se profile tout doucement.
Merci donc et chapeau à toutes les personnes qui ont œuvré pour rendre cette exploration rêvée un peu plus réelle !
Infos
Ce stage se déroule habituellement près du Relais de la Haute Sambre, rue Fontaine Pépin, 12 à Lobbes et s’adresse à des enfants et ados de 9 à 14 ans.
Pour être informé de toutes les activités programmées par nos collègues tout au long de l’année, rendez-vous sur https://sepj.hainaut.be. Vous pouvez aussi vous abonner à la page Facebook du secteur.