Embringuez-vous avec Romain Delmotte !

La reprise des festivités au cœur du jardin de Léon Losseau est programmée du 25 au 27 août !

Nous avons rencontré Romain Delmotte qui pilote les opérations depuis 2018. Il est revenu pour nous sur sur les différents éléments qui l’ont poussé à secouer un peu les habitudes en remaniant la guinguette qui s’écoule chaque été à la Maison Losseau depuis 2015 et nous en avons aussi profité pour aborder son parcours au sein de la grande famille provinciale.

Au commencement…

Romain Delmotte est donc le coordinateur de la parenthèse culturelle qui se déroule chaque année à l’ombre du grand catalpa chez Léon Losseau. Il est en charge de sa programmation et de son animation, sous la houlette de Françoise Delmez, Cheffe du Secteur Littérature de la Province de Hainaut.

La volonté de la Province de Hainaut était de reprendre le flambeau de la Fondation qui avait lancé les hostilités dans le cadre de Mons 2015, capitale européenne de la Culture. La première à s’être frottée à ce défi a été Christine Mordant, en proposant des activités tournant autour des mots et des livres, avec des concerts, des rencontres avec des auteurs… et puis il y a eu aussi le partenariat qui s’est rapidement mis en place avec l’asbl Les Amis de la Guinguette littéraire qui coécrivait la programmation et gérait aussi le petit bar. Petit à petit les choses se sont structurées, une roulotte a également été acquise pour l’accueil des spectacles, elle a d’ailleurs été depuis un peu modifiée pour renforcer la stabilité et les possibilités offertes aux groupes de se produire sur place.

Secouer gentiment les habitudes

Le public a toujours bien accueilli la guinguette, mais les équipes en place avaient un peu l’impression d’avoir fait le tour du concept et l’idée est venue de se questionner sur les transformations à apporter au projet pour le faire évoluer de manière originale et plus impertinente.

Tout au long de l’année, nous travaillons beaucoup autour de la Littérature, puisque c’est la mission principale de la Maison Losseau, et là nous avions envie de profiter du relâchement estival pour proposer une offre plus musicale et plus contestataire. C’est ainsi qu’en juillet dernier pour inaugurer ce nouveau concept, nous avons mis à l’honneur la revue anarchiste Le Sabot en organisant une rencontre en compagnie d’auteurs, de libraires, d’avocats, etc. Cette discussion intitulée Se défendre et résister a permis de mettre en lumière les différentes formes de contestations – notamment en France – dans le cadre d’un dialogue avec le public. Elle s’est poursuivie par plusieurs concerts, dans la même veine libertaire. C’était un très chouette moment ! 

Fanfare Jukepop lors du premier week-end de La Bringue

Initialement, cet ensemble de rendez-vous se succédaient durant plusieurs semaines en juillet et en août. Travailler sur moins de week-ends, permet à l’équipe de se concentrer sur un fil rouge thématique en offrant toujours des propositions pour plusieurs publics, avec des moments plus festifs, d’autres plus intimistes. Les plages horaires sont élargies, puisque dorénavant les festivités démarrent le vendredi soir et se terminent plus tard en soirée.

Autre changement : la gestion de la traditionnelle buvette. Ce lieu de convivialité par excellence, mettant à l’honneur les producteurs régionaux, est dorénavant animé par les membres de l’équipe permanente de la Maison Losseau. Ce sont Carla Panici et Aurore Hoyaux qui gèrent cet aspect. Leur bonne humeur et leur gouaille naturelles apportent une dose supplémentaire de fantaisie à l’événement.

Polars et cocktails

Le bar n’est pas juste un débit de boisson, on essaie vraiment d’en faire un ingrédient des animations. Par exemple, lors du week-end inaugural, on a proposé des ateliers liant polars et cocktails, où les animateurs avaient identifié des mixtures évoquées dans certains romans… Comme dans Big Sur de Jacques Kerouac où il est question du célèbre cocktail Manhattan. Les participants pouvaient enfin goûter la saveur de ces breuvages connus ou non, tout en savourant les mots des auteurs.

Un ovni culturel dans un cadre exceptionnel

Le jardin reste un espace de convivialité unique en son genre, un petit parc chouchouté par les équipes des espaces verts de la Province de Hainaut, qui communique avec la Maison Losseau. Sa configuration, la variété de plantes et fleurs qui l’ornent en font une sorte de petite oasis unique dans la ville de Mons. Il n’est pas rare que le public y converge un peu par hasard, titillé par les sons qui s’en échappent, et que les visiteurs surpris et conquis y demeurent toute une après-midi, tant ils s’y sentent bien. Evidemment, une bonne partie des participants sont aussi des habitués des lieux, qui y reviennent régulièrement.

Le programme de ce deuxième week-end de Bringue est assez différent, même si évidemment, on conserve quelques moments clés, généralement appréciés par nos habitués. Il est plus rock avec dès le vendredi l’excellent groupe FEEL, porté la voix du chanteur de Machiavel, qui cette fois intervient en français, suivi par une autre pépite : le groupe français BIRDSTONE. On a un programme très chargé samedi et dimanche, avec dans le cadre des Rencontres Inattendues, Al Fanfardjâti (enfants phares), une fanfare palestinienne composée de 100 jeunes musiciens et musiciennes des écoles de musique d’« Al Kamandjâti », situées dans les villes, villages et camps de réfugiés. Le concert sera suivi d’une joute de Catch littéraire, une fois de plus en collaboration avec SurMars. Le dimanche sera plus doux, avec une séance de méditation pour démarrer et des ateliers d’éveil musical en continu, menés en partenariat avec le Secteur Education permanente et Jeunesse. On clôture cette édition par un blind test « chanson française » animé par les Amis de la Guinguette Littéraire.

Aux manettes : un capitaine vorace de culture

Est-ce qu’en abordant cette métamorphose la guinguette devient un peu plus à l’image de sa cheville ouvrière ?

Pour tenter de répondre à cette interrogation, on a évoqué son parcours avec l’intéressé … Nous savons que ce qu’il apprécie particulièrement c’est établir la programmation. À l’entendre, il s’agit un peu de cuisine. D’abord, il faut voir et vivre un maximum de choses, rencontrer des artistes, conserver précieusement dans un dossier les coordonnées de tout ce petit monde. Puis aller puiser subtilement dans cette farde de programmation, prendre un soupçon de cette veine de spectacle, une grosse dose de cet autre projet… dialoguer avec les 30 à 40 protagonistes impliqués et organiser des week-ends qui soit cohérents et puissent plaire aux publics. Enfin, il y a lieu de lancer toute la promotion.

Ce que les gens apprécient, il me semble que c’est le fait que le jardin devienne un lieu de rencontre, d’échange et de partage. La guinguette est déjà une sorte d’incontournable estival à Mons, et nous voulons en faire quelque-chose qui fonctionne encore mieux. Ce côté spontané lié au fait que le public est en partie constitué par des gens de passage, qui s’installent et restent, doit être absolument conservé. On a envie de secouer un peu cette bonne vieille guinguette et de la rendre plus irrévérencieuse. Mais il nous faut aussi jouer avec les contraintes : le lieu est clos, pas très grand, et les infrastructures limitent parfois les possibilités, avec notamment la roulette qui ne peut accueillir que de petits groupes.

… et un citoyen amoureux du monde

Il faut une énergie considérable au quotidien pour être médiateur culturel, coordonner et promouvoir La Bringue. Romain Delmotte puise sans doute son feu sacré dans ses racines familiales.

J’ai grandi dans le Tounaisis, au sein d’une longue lignée de facteurs d’orgues, et chez nous tout le monde joue d’un instrument de musique. J’ai longtemps eu pour terrain de jeu les ateliers de menuiserie et d’ébénisterie, cette histoire familiale a forcément imprimé quelque-chose en moi.

Détenteur d’un Bachelier en Communication, après son cursus Romain s’engage pendant plusieurs mois pour Action et Coopération pour le Développement dans les Andes, une ONG belge mettant en œuvre des projets au Pérou en partenariat avec des ONG locales et des actions d’éducation à la citoyenneté mondiale en Belgique. Il voyage à plusieurs reprises vers le Pérou et vit même quelques mois à Lima où il devient totalement bilingue en Français et Espagnol.

De retour en Belgique, il occupe en remplacement le poste de chargé des relations publiques à Mons Arts de la Scène. C’est dans le cadre d’une co-production entre M.A.R.S. et la Maison Losseau qu’il rencontre Françoise Delmez autour de la préparation d’un spectacle de Céline Delbecq. Quelques mois plus tard, lorsque l’appel est lancé en vue de prendre le relais de Christine Mordant, c’est lui qui séduit le jury et se frotte à la mise en œuvre des prochaines éditions de la guinguette. Il développe aussi, durant le reste de l’année la médiation culturelle et les cycles d’animations, avec notamment des jeux de rôle qu’il importe au Centre de Littérature hainuyère.

La musique encore et toujours

Bercé de sons depuis son plus jeune âge, le pilote de La Bringue a fait prendre un joli tournant musical aux manifestations qui scandent l’été de la Maison Losseau. Et s’il fait son job avec ferveur, il ne faut pas imaginer qu’il devienne cigale après le boulot. Car lorsqu’il quitte la rue de Nimy, il trouve encore une énergie folle à insuffler dans ses propres projets musicaux. Violoniste entouré de parents musiciens, Romain Delmotte a déjà fait partie de plusieurs groupes. Il y a quelque temps, il a rejoint Black Paper Plane, une formation de rock progressif fondée en 2017 mais dont le line up a pas mal évolué. Bassiste, aux côtés de ses trois acolytes, il puise ses influences dans la pop et le post-rock. Home, leur premier EP est sorti en 2021 et a été largement diffusé tandis que le monde sortait de sa léthargie post-covid. Black Paper Plane a été sélectionné par le jury de l’Envol des cités et bénéficie en ce moment d’un coaching musical personnalisé avec 10 autres groupes. Bref, du boulot, du boulot, du boulot,…

(c) Cédric Brion

C’est costaud en ce moment. On est entré en résidence en avril dernier en vue de préparer une série de concerts, puis on a enchaîné avec l’Envol. Nous avons assisté à plusieurs Master Class et on a même eu la chance de pouvoir bénéficier d’un atelier coaching en compagnie du grand Jacques Pili, au Sablon (Carnière). Dans la foulée nous avons enregistré en studio au Noise Factory à Wierde. On a aussi le tournage de deux clips qui sont à l’agenda et une série de dates déjà prévues pour cet automne.

Liberté, passion, travail, rigueur, partage et extravagance… pas de doute La Bringue est bel et bien marquée du sceau de son meneur !

Si vous voulez rencontrer notre collègue à la bonne humeur très communicative, rendez-vous soit les 25, 26 et 27 août dans le jardin de la Maison Losseau, rue des 4 Fils Aymont à Mons ou dans une des salles qui accueilleront les prochains concerts de Black Paper Plane.

09.09.23 / ROCK BOX / Gronn Lëtzebuerg / LU
31.10.23 / A Halloween Show / Canal 10 / Hautrage / BE
11.11.23 / ZikZak / Klone (FR) + Hamasaari (FR) / Ittre /BE
02.12.23 / ENVOL DES CITES / Mons /BE

Infos

Maison Losseau 

Rue de Nimy 37 / 39
7000 Mons

reservations.losseau@gmail.com

Tel: +32(0)65.398.880

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