Si vous poussez les épaisses portes ouvragées qui scellent les anciennes écuries du charbonnage du Grand Hornu, vous serez accueilli par une créature étrange et merveilleuse, en prélude à votre découverte de l’exposition « Superpower Design ». Vous voici face à d’Alice 2.0 qui du haut de ses jambes élancées transporte son bébé mignon dans sa poche ventrale. Cet être intrigant est en fait une représentation à taille réelle, du corps humain parfait, selon les travaux de l’anthropologue Alice Roberts. Un personnage qui condense toutes les meilleures caractéristiques pour exceller dans de nombreux domaines : stabilité et vitesse de déplacements extrêmes, ouïe hyper sensible, dos renforcé, poumons plus efficaces et même une poche ventrale lui permettant de ne pas souffrir lors de l’accouchement en mettant plutôt au monde un petit être entièrement constitué qui se développera bien au chaud dans une poche marsupiale…
Alice 2.0, humaine parfaite selon les recherches d’Alice Robert
Une entrée en matière assez sensationnelle il faut l’avouer pour cette exposition passionnante qui se propose d’explorer les nombreuses possibilités offertes par le design pour parfaire le potentiel du corps humain. Des modifications de plusieurs genres sont illustrées au fil des séquences qui scandent le parcours orchestré par le génial Commissaire de cet événement qu’est le décorateur d’intérieur et scénographe Benjamin Stoz. Son intention au travers la narration autour d’un « Superpower Design » est de souffler une réflexion sur la manière dont le design pourra être amené à servir les recherches futures en matière de modification du corps.
Quand le design complète les corps
Comme pour poser les premiers jalons de sa recherche, Benjamin Stoz nous propose en guise d’introduction un chapitre abordant les réalisations destinées à soigner, ou compenser les corps fragilisés ou incomplets. Un domaine qui n’a pas manqué de passionner de manière précoce les designers et qui continue de livrer des outils originaux et ambitieux aujourd’hui utilisés dans le milieu médical.
Attelle de Charles et Ray Eames
Dans cette section on observe notamment la fameuse attelle en bois, légère et facile à produire et mettre en place, imaginée par Charles et Ray Eames en 1942, dans le but de faciliter le déplacement et le transport des soldats blessés hors des scènes de guerre. On peut aussi étudier ici l’apport formidable du design industriel en matière de réparation corporelle. L’impression numérique et la recherche nanotechnologique ont révolutionné les applications, à tel point qu’aujourd’hui, la réparation permet parfois d’améliorer le corps au-delà de ses capacités naturelles. Il suffit d’observer les différents types de prothèses ou objets correcteurs admirablement mis en scène dans ces salles pour s’en convaincre.
Toujours se dépasser
Et puisque la science et la recherche sont pleines de promesses, et que l’humain n’accepte décidément pas ses limites, le pas de la simple réparation au perfectionnement corporel a allègrement été franchi depuis plusieurs années. En témoignent les artefacts, prototypes et promesses dévoilés dans la deuxième partie de l’expo qui se consacre aux améliorations de l’être humain. Un florilège impressionnant révèle les nombreux champs explorés par les chercheurs pour créer les super-humains contemporains : sport, beauté, santé, travail, etc.
Nike Zoomvaporfly
A chaque moment de son existence, le terrien peut être extrapolé pour devenir meilleur que lui-même : ses sens sont décuplés, ses capacités sensorielles sont aiguisées, son sommeil maximisé, sa productivité décuplée, ses performances sportives optimisées.
Iga Weglinska, veste émotionnelle
Laura Deschl, vêtement thérapeutique
Par le truchement d’objets connectés, de chaussures bondissantes, de vêtements sensibles ou d’exosquelettes, chacun peut renforcer son expérience de vie… Chacun ? Pas réellement puisque tous ces outils ont évidemment un coût et qu’ils tendent sans doute à créer de nouvelles formes de déséquilibres et de discriminations.
L’anthropotechnie, une quête effrénée de performance ?
Pour évoluer physiquement, intellectuellement ou émotionnellement, l’homo erectus semble prêt à tout. Entrant en compétition avec les machines qu’il a lui-même développées, il est inquiet à l’idée d’être simplement un être humain limité dans sa durée et son expérience de vie. Parfois le design a tendance à ne plus se soucier des questions éthiques que soulèvent toutes les améliorations qu’il propose…
Rafael Gil Corderio
Dans un troisième volet, l’exposition présentée au CID démontre donc que l’homme se doit d’envisager toutes les modifications génétiques ou technologiques en les abordant à l’aune de l’inclusion sociale, du consentement éclairé et de la responsabilité envers la collectivité. Pour illustrer ces questions, un ensemble de projets pertinents est mis en scène. Tantôt spectaculaires, drôles ou émouvants, tous les propos condensés dans ces salles poussent invariablement le visiteur au questionnement.
Minwook Paeng
Plaidoyer pour un design poétique et sensible
Et si au lieu de chercher à nous améliorer individuellement, le design tendait plutôt à nous émanciper collectivement et à être garant d’une forme de progrès social ? C’est la question passionnante et originale amenée par le dernier chapitre de Superpower design. Benjamin Stoz au travers une sélection de recherches décapantes, démontre ici qu’être heureux ce n’est pas juste être plus performant, plus rapide, plus jeune, plus beau ou plus productif.
Jasna Rokegem Trypophilia Collection
Il s’agirait plutôt de chercher les moyens qui rendent plus solidaire, empathique, attentif au monde qui nous entoure pour s’accomplir pleinement. Dans cette section, les propositions se concentrent sur le partage, la rêverie, l’écoute, la compréhension mutuelle. Ce sont des projets stimulants et souvent poétiques qui accordent une place prépondérante à la créativité et ne manqueront pas de nous émerveiller quant à l’incroyable potentiel qu’offre un design plus éthique et altruiste.
Francesca Lanzavecchia Hunn Wai (arrière plan Sascha Nordmeyer)
Activités
- Dégustation de la Bière du Grand Hornu
Après avoir arpenté le site exceptionnel du Grand Hornu et ses expositions en cours, rendez-vous à un jet de pierre de là, à la Brasserie du Borinage (5 minutes en voiture) !
La Bière du Grand-Hornu se dévoile, pour vous, le vendredi 17 mai (18h) à la Brasserie du Borinage. Venez rejoindre l’équipe du CID afin de profiter d’un verre de dégustation offert (dans la limite des stocks disponibles) et de passer une soirée au rythme animé du Shape International Band. Le tout dans une ambiance festive propre à la Brasserie du Borinage.
« Montois Cayaux, Borégn in l’ardeyon, éfan des Hauts-Pays,
Din l’Borinage, y’a co du bouleau. Alôr, goûte donc, m’biau et m’belle, tu nous in diras des nouvelles! »
- Les balades de Filip : Sur les traces d’Henri Guchez, l’architecte qui sauva le Grand-Hornu !
En compagnie de Filip et de l’architecte Franck Alland, prenez la route sur les traces d’Henri Guchez. Cet architecte, qui a joué un rôle crucial dans le sauvetage du Grand-Hornu face à la démolition, a également conçu plusieurs édifices emblématiques du Borinage. Découvrez ces lieux, leurs aspects architecturaux remarquables, mais aussi les récits humains qui les ont façonnés.
Informations pratiques :
– Le vendredi 17 mai (COMPLET) : balade de 9km pour découvrir l’Établissement d’enseignement spécialisé primaire et secondaire du Plat-Rie à Quaregnon. Un encas sera servi par la section hôtellerie de l’école. La balade n’est pas praticable pour les PMR. Durée : 3-4h
– Le samedi 10 août : visite de la cité Hadès à Hornu et collation offerte par le CID . La visite n’est pas praticable pour les PMR. Durée : 2h
Départ à 14h00 (merci de vous présenter 15 minutes avant le début de la balade à l’accueil du Grand-Hornu). Il est recommandé de prévoir des vêtements et chaussures adaptés aux conditions climatiques. Le nombre de participants par balade est limité à 20 personnes pour garantir les échanges dans le groupe.
Tarif : 10 euros. Réservation obligatoire avant le 10 mai et le 3 août au 065/613.902 ou reservations@grand-hornu.be
- Navette de l’art vers l’Hôpital Notre-Dame à la Rose
Dans le cadre de l’exposition « Superpower Design », le CID vous propose de découvrir l’Hôpital Notre Dame à la Rose (Lessines), ancienne institution hospitalière, fondée en 1242 et confiée à des religieuses. L’hôpital fonctionna jusque dans les années 1980. Il est depuis lors transformé en musée, exemple très complet d’institution hospitalière autarcique du Moyen Âge. Vous y découvrirez son histoire, son architecture, sa collections d’objets médicaux et pharmaceutiques, sa collection d’objets d’art et son jardin botaniques de plantes médicinales.
Programme :
-9h30 : accueil café
-10h : visite de l‘exposition Superpower Design
-11h15 : départ pour Lessines
-12h15 : Arrivée et pause repas
Propositions :
-Restaurant : L’équipe horeca de l’Hôpital Notre-Dame à la Rose propose une restauration de qualité.
– Cafétéria de l’Hôpital Notre-Dame à la Rose « L’écuelle » reste ouverte pour les pique-niques sur demande auprès de info@notredamealarose.be ou au 068/332403
-14h -16h30 : visite guidée
-17h30 :Départ
-18h30 : Retour au Grand-Hornu
Tarif : 30 euros
Infos et réservations avant le 18 mai : 065/613902 ou reservations@grand-hornu.be
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Pour retrouver l’agenda complet des nombreuses activités proposées par l’équipe du Grand Hornu, et effectuer vos réservations, rendez-vous sur le site Internet du CID.
Infos
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Expo Superpower Design à voir jusqu’au 25.08 (entrée gratuite les 2 juin, 7 juillet et 4 août)
Site du Grand-Hornu Rue Sainte-Louise, 82
7301 Hornu – Belgique
Le Podcast de Superpower design est disponible sur la chaîne podcast du CID
Visites guidées gratuites
Le CID est heureux de vous proposer des visites guidées gratuites (selon la disponibilité des guides) du site du Grand-Hornu et de ses expositions :
– du mardi au samedi : visite du site à 11h et de l’expo à 15h30
– le dimanche : visite du site à 15h et de l’expo à 16h30
Ces Visites guidées gratuites ne sont pas accessibles aux groupes mais uniquement aux individuels.
