La biennale ARTOUR dont le calendrier a été quelque peu chahuté par la crise sanitaire, vient d’être inaugurée à La Louvière. Cette année, pour sa treizième édition, elle se déploie comme un trait d’union entre image, écriture et son avec pour sujet « l’image conjuguée ». Explorant les liens que trament les plasticiens entre les arts visuels, numériques et sonores au travers leurs installations, la biennale tisse un réseau entre les différents lieux culturels du territoire qui accueillent plus d’une vingtaine d’artistes actuels.
Une déambulation que chacun entreprend au gré de sa sensibilité et qui le conduit vers différents sites remarquables de la région du Centre, à (re)découvrir à l’aune des dialogues qu’entretiennent art et patrimoine. L’épicentre de la biennale est le coeur de la ville où plusieurs installations sont réparties à quelques jets de pierre les unes des autres.
La Galerie Nardone accueille autour d’Emelyne Duval une exposition collective intitulée « Crier les mots » qui présente entre autres des pièces de Frédéric Kruczynski, Daniel Pelletti et Alessandro Filippini. Si l’oeuvre d’Alessandro Filippini vous intrigue, poursuivez votre périple en poussant les portes du Mill qui dévoile un ensemble de ses pièces poétiques, toutes en mots, en ombre et en lumière, conjointement aux dessins entremêlés de textes d’Arpaïs Du Bois. Dans d’autres salles, divaguez aux rythmes d’une sélection de vidéo-poèmes de Tamara Laï. Ensuite, lâchez prise face à la vidéo « i-Real » de Marc Veyrat qui, au départ de la totalité des mots utilisés dans le roman « Les Aventures d’Alice au Pays des Merveilles » de Lewis Carroll donne corps à une chambre en 4 dimensions.
A quelques enjambées de là, le Centre Daily Bul & Co a invité Jean-Claude Loubières, créateur de livres d’artistes prenant en charge toutes les étapes de leur réalisation, pour une exposition ludique et dynamique. Un conseil, surtout n’oubliez pas d’actionner la machine à aphorismes du Musée Imaginaire en passant par l’accueil du Centre, pour vivre une expérience poétique, aléatoire et épique !
Toujours au centre-ville, d’autres espaces vous accueillent : le hall du Théâtre de La Louvière et les travées de la Section Adultes de la Bibliothèque provinciale. Deux terrains d’expérimentation pour des plasticiens proposés par la Province de Hainaut.
Maxime Coton a réalisé une très belle vidéo à ce sujet sur Vimeo
Notre Secteur des Arts plastiques qui soutient assidûment la biennale a cette fois convié Maxime Coton, à intervenir au coeur de sa « bibliothèque préférée», comme il la nomme. La Bibliothèque Achille Chavée située à l’avenue Rêve d’Or est celle qui lui aurait révélé les goûts de la lecture et de l’écriture. Un lieu qui fût le siège historique de la bibliothèque provinciale du Hainaut, puisqu’elle est une des premières bibliothèques d’éducation populaire fondées par Alphonse Parent au milieu des années 1920. Maxime Coton y déploie une intervention virtuelle qui se répand sur l’ensemble de la grande salle, grâce aux ressources inépuisables offertes par la réalité augmentée. Munis de leur smartphone, sur lequel ils auront préalablement installés le logiciel gratuit Artivive, les visiteurs peuvent progressivement, au rythme de leur cheminement jalonné de symboles mystérieux, découvrir les mots du poème intitulé « Sans se croiser ». Une oeuvre numérique et sensible, réalisée avec la complicité de Jamil Mehdaoui, produite par Bruits asbl en coproduction avec Transcultures.
Autre intervention soutenue par Hainaut Culture, celle du Collectif Ghostwriters, intitulée « House 27 ». Les Ghostwriters figurent parmi les lauréats de la Bourse aux artistes investis dans la culture en Hainaut lancée par la Province en 2019 en partenariat avec les 4 Centres culturels régionaux.
Leur installation est à explorer au sein du hall d’accueil du théâtre de La Louvière jusqu’au 28 novembre 2021. Derrière Ghostwriters, il y a deux artistes : Christophe Bailleau (artiste sonore) et Claire Ducène (plasticienne) qui nous invitent à une déambulation fictive au coeur d’une maison imaginaire.
Aspiré par les écrans, on est progressivement immergé au coeur d’une création onirique à la mélopée intrigante. C’est un rêve qui défile devant nos yeux et nous envoûte peu à peu. Un rêve dont les images sont associées à des mélodies et sons susurrés par une voix qui nous semble familière. La «House 27 » est-elle un archétype, le symbole de notre intimité universelle partagée, de tous les rêves croisés de nos souvenirs ? Il s’agit en tout cas d’une expérience originale et captivante qui nous fait évoluer au coeur d’un paysage progressivement labyrinthique où chacun peut remonter le cour de sa propre mémoire, comme s’il glissait sur le flux d’un fleuve trouble. Un voyage imaginaire rythmé de sonorités hypnotiques scandées comme les battements du coeur.
Pour voir le teaser « House 27 », c’est ici : teaser
D’autres lieux sont à sonder au fil du circuit proposé par ARTOUR : le Château Gilson, le siège de la Maison du Tourisme, le Musée de la Mine et du développement durable, plus au Nord, une escale à Soignies, au Centre culturel Victor Jara et enfin, au Roeulx au Centre culturel Joseph Faucon.
Ghostwriter, « House27 » au Théâtre de La Louvière
place Communale 22
lundi > vendredi
09:00 > 13:00 | 14:00 > 17:00
et pendant les spectacles
Entrée libre
Maxime Coton, « Sans se croiser » à la Bibliothèque provinciale
section adultes et adolescents « Achille Chavée »
avenue Rêve d’Or 1, La Louvière
www.hainaut.be/culture/bibliolouv
lundi > mardi |12:00 > 18:00
mercredi 12:00 > 19:00
jeudi 10:00 > 18:00
vendredi 12:00 > 18:00
samedi 09:00 > 16:00
Entrée libre
Téléchargez gratuitement l’application Artivive pour accéder à l’installation de Maxime Coton.
Daisy Vansteene, Chargée de communication pour Hainaut Culture