Focus sur les 6 artistes en lice pour le Prix du Hainaut des Arts Plastiques 2023

110 ans !

Il y a 110 ans, oui déjà, la Province de Hainaut décernait son premier Prix de la Commission des Beaux-Arts au peintre carolo, le renommé Pierre Paulus (1898-1959).

Pour l’occasion, notre Secteur des Arts plastiques a invité les 6 artistes candidats au Prix du Hainaut des Arts plastiques à confectionner des cartes d’anniversaire pour que vous puissiez célébrer un de vos proches à l’aide de mots et d’images.

Alors si vos amis fêtent leurs 110 ans, ou moins, emportez avec vous nos cartes postales pour leur souhaiter le meilleur !

Ou si tout simplement, comme nous, vous aimez la création, emmenez un peu de nos artistes hennuyers et faites les circuler au bout du monde pour que l’on puisse, avec eux, fêter nos 220 ans !

Ces cartes d’anniversaire pourront être envoyées le soir du vernissage et seront offertes dans l’exposition jusqu’à épuisement des stocks.

 

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Les 6 artistes sélectionnés pour le Prix du Hainaut des Arts plastiques

Fatma Alis

Charleroi, 1983
Sculpture, Arts2, Mons

Deux cents bleus de travail s’amoncèlent pour former un ovoïde dans l’espace. Le lot textile, qui construit la forme, a été acquis par l’artiste après une faillite d’entreprise. Ces vêtements superposés révèlent la perte d’humanité en cas de crise économique. Les personnes jusqu’alors à la manœuvre deviennent absentes de toutes considérations, mises à l’écart, devenant fantomatiques. La sculptrice leur rend ici hommage. Le temps nécessaire à l’artiste pour construire sa sculpture renvoie à la lourdeur du labeur alors  que son corps en tension, lors de l’installation et l’équilibre de la forme, nous parlent davantage de fragilité de leur condition.

De corps, il en est aussi question dans son travail présenté au Rayon, la bibliothèque du Vecteur.
Un bijou sculptural en céramique se pose sur l’avant d’un bras comme une orthèse viendrait soutenir la fragilité d’un membre. La préciosité de la pièce, également suspendue sous cloche, est à la fois le symbole de la valeur à rendre à nos fragilités charnelles mais aussi une volonté de l’artiste d’affirmer que les corps, même affaiblis, soutiennent.

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Julien Brunet

La Hulpe, 1979
www.julien-brunet.com
Image dans le milieu, Arts2, Mons

À travers ses peintures, ses dessins et ses installations vidéo, Julien Brunet nous plonge dans des paysages oniriques. On y retrouve certains éléments extraits de notre monde mêlés à des paysages vaporeux et célestes. Les lumières bleutées, les vues gorgées d’eau, les blancs diaphanes rendent ses peintures impalpables. À la fois, ses représentations semblent proches de chez nous, à la fois, elles semblent provenir d’une autre planète.

L’artiste nous en a réservé quelques restes. Ses sculptures en cire d’abeille sont les artefacts de cet univers qu’il ramène sur Terre. Résidus d’une végétation cristallisée, ossements fossilisés, il amène dans l’exposition les preuves d’un ailleurs qu’il vient d’explorer.

Face à ses expéditions, il est possible de se questionner et d’y voir les paysages de nos propres rêves, ceux que l’on arpente, la nuit, quand le sommeil nous assomme. Sa vidéo montre d’ailleurs un nuage flottant qui s’amoindrit au fil du temps pour révéler avec discrétion les contours d’un corps apaisé dont la respiration lente renvoie à cette somnolence.

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Charlotte Cuny

Nancy (FR), 1986
www.charlottecuny.com

Peinture, Arts2, Mons

Charlotte Cuny peint de manière intuitive. Souvent sa peinture nous parle du souvenir, celui de l’artiste face au paysage. Les corps, les éléments de la nature ont tendance sur la toile à se rendre flous, à être balayés, décomposés, à se dissoudre dans les teintes que la peintre choisit pour évoquer les émotions.

Depuis peu, ses peintures se plient ou plutôt se voilent et se composent sur rideaux suspendus dans l’espace. Ses sujets deviennent alors plus diaphanes et se dissimulent dans les plis du tissu.

Ils sont mis en mouvement par la présence d’un corps qui effleure la toile ou simplement par l’effet d’un courant d’air. Avec ses installations textiles, elle nous invite à sillonner cette nature, à la contempler, la toucher de plus près, à y projeter notre propre mémoire, à endosser le paysage comme on porte un vêtement. Ainsi, elle propose ses ghost, figures fantomatiques plaquées à la transparence d’une vitre qui apparaissent dans la lumière. Elle en a inventé le contour durant le confinement pour nous parler d’isolement, de rupture avec l’environnement extérieur. Aussitôt déconfinée, Charlotte Cuny nous projette à nouveau dans un espace en mouvement. Son NFT Memory Mountain propose un paysage numérisé depuis lequel proviennent les sons d’une nature préservée.

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Pauline Debrichy

Charleroi, 1989
paulinedebrichy.tumblr.com
Sculpture, Beaux-Arts, Anvers

Au cœur des réflexions de Pauline Debrichy se trouvent l’espace et sa manière de le percevoir, de le traverser et de nous le rendre à voir. Depuis toujours, l’être humain se l’approprie, le construit, l’organise, l’analyse, le domine pour en prendre le pouvoir en  formant des frontières, en colonisant des territoires. L’artiste souhaite davantage révéler une perception émotionnelle de l’architecture et de l’espace construit. Elle arpente une architecture et sa structure comme on découvre un espace naturel. Ses photographies placées sous vitrines ont été prises dans un lieu spirituel de Salzburg. L’artiste photographie les jeux de réflexions  lui créent face à l’objectif des compositions superposées questionnant ainsi l’existant. La nature, son corps se mêlent aux lignes architecturales.

Les trois sculptures en béton démontrent également son désir d’analyser l’espace. Comme trois découpes dans le sol, les maquettes évoquent des extraits d’espaces naturels, construits ou en ruine proposés à l’étude.
Ses œuvres photographiques ou sculpturales invitent le spectateur à regarder dedans et à explorer des éléments de l’espace de manière plus sensorielle. Elle déconstruit les formes, entaille, perce un lieu pour permettre au visiteur de le redécouvrir, d’y tracer un autre chemin

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Diego D’Onofrio

Mons, 1998
instagram.com/diego.d_onofrio
Image dans le milieu, Arts2, Mons (en cours)

Diego D’Onofrio s’intéresse à l’univers de la production en série et celui de ces usines qui ont fait la gloire de certaines régions du Hainaut marquant les esprits des familles immigrées par ici. Pour en témoigner, l’artiste en glorifie les codes, les magnifie, les met sous tension ou les accumule. Ainsi un engrenage, pièce à conviction du rouage industriel, est représenté sculpté dans le marbre, posé, précieusement, sur son socle. Une autre sculpture, en bois, prend place dans l’espace et se relie au plafond par des élastiques en tension qui amplifient son volume et rendent le sujet ludique.

Ses nouveaux dessins sur papier millimétré révèlent aussi la mécanique de son sujet. Des êtres stylisés, dessinés machinalement,  forment un nuage sur la feuille. On y croise le fourmillement de ces lieux de travail. En vis-à-vis, l’artiste place un autre dessin. La composition est identique mais les numéros dessinés remplacent l’humain. Ils sont sur la feuille 4266. Ce travail à la chaîne, que l’artiste s’impose, s’apparente à celui des ouvrier.e.s sur la chaîne de production. Son slogan inscrit au bleu Faire toujours la même chose mais jamais exactement de la même manière rappelle que la machine ne peut remplacer les femmes et les hommes.

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Sofhie Mavroudis

Mons, 1978
www.sofhiemavroudis.com
Sculpture, Académie des Beaux-Arts, Charleroi

Avec son installation « Juste quelques larmes », Sofhie Mavroudis livre l’histoire fascinante de nos larmes et à travers cette eau salée, celle de nos émotions.
La joie, la tristesse, la peur, … nos émotions, non palpables, sont mises en fioles par l’artiste, répertoriées, inventoriées,  conservées comme preuves visibles de nos ressentis.
Cette récolte provient d’un projet participatif pour lequel la plasticienne invite le public à lui envoyer quelques larmes par la poste. Sur son site, il est possible de s’inscrire et de recevoir en kit les instructions nécessaires au projet (www.sofhiemavroudis.
com/larmes/).
D’une manière ludique mais sensible, Sofhie Mavroudis met en lumière nos émotions et les raisons, souvent communes, qui les provoquent. Ici ce n’est plus l’œuvre d’art qui crée les émotions mais ce sont elles qui font œuvre. D’une certaine manière, elle nous invite à pleurer dans une société qui a plutôt tendance à conseiller de ne plus le faire.

À côté du brouhaha provoqué par nos chagrins, au sol, des hirondelles nous confrontent au silence. Ces oiseaux migrateurs sont
les métaphores des personnes en transit qui traversent le fleuve dans la région de l’Evros, en Grèce, pour tenter de rejoindre
l’Europe.

 

Le Vecteur

Depuis plus de cent ans, la Province de Hainaut décerne son Prix du Hainaut des Arts plastiques à un artiste qui a un lien avec le territoire. Cette consécration incontournable pour une génération de plasticiens représente un moment important synonyme de création et d’interaction. Cette année, parmi les dossiers reçus, le jury a sélectionné 6 artistes pour l’exposition. Cette sélection aborde tous les domaines de l’expression artistique. Du dessin à la vidéo en passant par l’installation ou la performance, les plasticiens abolissent les frontières de la pratique et deviennent, à travers leurs œuvres, le reflet des préoccupations sociétales. Le lauréat 2023 sera, quant à lui, proclamé le vendredi 24 novembre à 19h au Vecteur à Charleroi. Il recevra une somme de 2500 euros qui l’aidera à développer sa pratique et bénéficiera d’un suivi particulier de la part de l’équipe du Secteur des Arts plastiques de la Province de Hainaut.

Pour le Secteur des Arts plastiques organisateur, il ne s’agit plus seulement de la remise d’un prix. En effet, ce projet émane d’une volonté de faire découvrir des pratiques artistiques et de partager ces recherches autant avec un public de professionnels du monde de l’art qu’avec toutes personnes curieuses de culture. À la suite de chacun des projets, ce sont des collaborations qui naissent entre ces artistes et les institutions culturelles avec la possibilité, pour eux, d’être accompagnés, de créer de nouvelles œuvres et d’échanger.

C’est la raison pour laquelle, il est important également de leur ouvrir les portes des institutions du territoire qui s’efforcent au quotidien de valoriser les arts plastiques. Le Vecteur fait partie de ces lieux incontournables qui ont à cœur de promouvoir la création.

 

 

Infos pratiques

Proclamation du lauréat et vernissage du Prix du Hainaut des Arts plastiques : le vendredi 24 novembre à 19h

Expositions du 24 novembre 2023 au 16 décembre 2023

Le Vecteur
30, rue de Marcinelle
6000 Charleroi
www.vecteur.be
Tel: 071/ 27 86 78
Mail: info@vecteur.be

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Expositions accessibles :
Les mercredis et vendredis de 14h00 à 18h00
Les samedis de 14h00 à 18h00