Elles s’appellent Clémence, Lorraine, Margaux et Mégane et forment ensemble Fake Empire. Quelques mois après avoir remporté la finale de l’Envol des Cités, elles s’apprêtent à se produire au Ronquières Festival le 4 août prochain. En les rencontrant pour retracer en leur compagnie leurs parcours et faire le point sur leurs projets et actualité, nous sommes tombés sous le charme de ces quatre personnalités sensibles et attachantes.
Il était une fois, 3 sœurs…
Fake Empire est une proposition artistique au long cours, puisqu’elle s’est développée il y a cinq ans déjà, autour d’un noyau de 3 sœurs qui, malgré leurs jeunes âges avaient déjà pas mal de performances à leur actif. La fratrie Melery a dès l’enfance suivi les cours de solfège et étudié la musique. Ceci les a rapidement poussées à s’exprimer par le biais d’un instrument : chant et piano pour Lorraine, guitare pour Mégane et batterie pour Margaux.
Notre groupe repose au-départ sur une grande complicité qui nous lie en tant que sœurs, c’est une force de pouvoir exprimer ensemble nos intentions, nos émotions vers le public. Pourtant au bout de quelques années, nous avons ressenti une sorte de manque, musicalement, et Clémence est venue combler cette brèche. Et puis le fait de l’accueillir nous a aussi permis de nous professionnaliser, après avoir beaucoup travaillé au sein d’une cellule familiale. Son arrivée a renforcé la cohésion de notre groupe tout en amenant une énergie extérieure
La frangine d’adoption
Le trio a trouvé en Clémence le fragment qui lui manquait pour compléter son esquisse musicale et donner plus de consistance à ses compositions. Sorte de sœur révélée, elle était elle aussi, en quête d’un groupe lorsqu’elle a été mise en contact avec les sœurs Melery. Sa silhouette fluette amenait dans son sillage un instrument offrant une vaste tessiture : son violoncelle. Elle apportait aussi sa voix douce, pour un dialogue assuré avec le timbre plus puissant de Lorraine. Excellente musicienne, sortie du Conservatoire elle aussi, elle s’est un peu détournée des covers de Coldplay pour s’engager sur d’autres chemins créatifs plus personnels avec sa nouvelle fratrie.
Depuis quelques mois Clémence suit un programme Erasmus du côté de Copenhague et nous avons dû faire évoluer notre manière de travailler notre musique. C’est amusant parce que durant plusieurs années, nous avons fonctionné en répétant pas mal ensemble étant donné qu’elle vivait dans un village tout proche du nôtre.
Des « bedroom producer »
Les 4 artistes ont dû déployer d’autres méthodes afin de poursuivre la collaboration malgré la distance et les occupations de chacune. Aidée par la magie des nouvelles technologies, elles bossent souvent de manière isolée, mais maintiennent des contacts très réguliers pour tisonner leur feu créatif.
On répète aussi grâce à des outils numériques, comme Ableton que Mégane nous a appris à utiliser, ce qui nous permet de composer, co-écrire, pour ensuite définir les parties sur lesquelles chacune devra se concentrer, afin de pouvoir expérimenter, avant de jouer le morceau toutes ensemble. En 5 ans notre projet a pas mal évolué mais on ne s’en rend compte que quand on se pose pour y penser !
Un spleen élégant
Le nom de Fake Empire, est tiré d’un sublime morceau du groupe The National que Lorraine appréciait. Elle l’a donc soumis à ses sœurs. Cette œuvre est profondément mélancolique et interroge notre monde souvent trop superficiel et décevant… Vous l’aurez compris Lorraine, Mégane, Margaux et Clémence ne nous proposent pas de la pop girly et légère, mais empruntent plutôt un registre sensible qui traite des aspérités parfois sombres des êtres humains.
« I wish i could be by the sea stress free, I wouldn’t worry but now i’m always in a hurry » Fake Empire, Chlidhood.
Dans Chidhood par exemple, une ballade aux mélodies plus rythmées, elles nous proposent une succession de sons qui soutiennent un récit poétique où il est question du temps qui s’écoule implacablement, de la perte de l’innocence, et de cette sensation de vivre dans un monde artificiel gorgé de désillusions. La voix de Lorraine y est dense mais claire et douce comme du velours, elle offre parfois des envolées à la Lana Delrey, avec moins de nonchalance et une belle profondeur. Ce morceau est un petit bijou qui mériterait de passer souvent en radio…
Des nourritures variées pour l’âme
On définit notre style musical comme une sortie d’indie pop, même si on s’oriente aussi de plus en plus vers l’électro. Nos sources d’inspiration sont vraiment vastes, puisqu’on se nourrit de David Bowie, de Ben Howard ou de rap français, mais qu’on écoute aussi du Bellie Ellish, du métal, et de la musique classique évidemment !
Leur premier concert, elles l’ont donné en 2017 et ont remporté la 2ème place à l’occasion du concours « jeunes talents » organisé par radio Mint aux fêtes de Wallonie (Namur). C’était un concours en plein air, leur première prestation devant un large public et elles en gardent évidemment un souvenir indélébile. Depuis elles poursuivent leur progression, avec un style d’une grande fraîcheur, la belle plume de Lorraine qui mêle poésie et questionnement, des compositions pleines de finesse et de la justesse dans leurs interprétations.
Retour sur l’expérience de l’Envol des Cités
C’était une expérience sincèrement enrichissante, tant humainement que sur le plan artistique. On y a découvert de chouettes groupes comme Root Means Square. Lucky Hodjo ou Lo2la, des amitiés sont nées avec Gust,Tussy. On y a aussi rencontré des professionnels qui nous ont poussées vers le haut lors des journées de coaching. Ce qu’on a apprécié plus que tout c’est le fait que le programme ne repose en rien sur la compétition, au contraire, on échange, on partage, en participant à des ateliers, on se retrouve dans des classes complètement mélangées, et c’est exactement ce qu’il faut pour progresser, apprendre, expérimenter
Comme une sorte de laboratoire, l’Envol des Cités écarte la rivalité et fait la part belle à l’écoute et l’échange de connaissances, on y propose aux artistes de travailler sur de nombreux aspects allant de la présence scénique à l’utilisation de logiciels.
Une communauté qui s’étoffe
Au fil des mois, les quatre artistes n’ont pas relâché leurs efforts puisqu’elles ont même concrétisé un Crowdfunding, afin notamment de pouvoir faire l’acquisition de meilleur matériel pour leurs prochains concerts, comme un dispositif de retour pour leur violoncelliste.
Ça a été une autre très chouette aventure puisque ça nous a permis de rencontrer notre public, lors du concert organisé au Lac, à Bruxelles, pour remercier les contributeurs… il y avait évidemment des amis et de la famille, mais pas uniquement, et ça c’était génial
Ronquières : entrer dans la lumière
Dans quelques semaines les Fake Empire prendront part à cet événement qui a réuni 65.000 festivaliers en 2022. Le vendredi 4 août, elles partageront l’affiche d’ouverture avec des noms qui déplacent les foules comme Indochine, Louise Attaque ou encore The Subways… Un rendez-vous qu’elles préparent crescendo, avec dès le retour de Clémence, une montée en puissance des répétitions. Elles bénéficient des conseils d’un coach scénique, doivent apprivoiser leur nouveau matériel et choisir ensemble leur set. Elles veulent se montrer très pro et ont un peu la pression puisqu’elles seront face à 20.000 personnes ce soir-là. Si vous avez la chance de les écouter ce soir-là, repensez à leur parcours.
Quand y en a plus, y en a encore !
L’Envol des cités, comme nous l’avons souligné plus haut, c’est avant tout une formidable odyssée humaine, une douce escorte, grâce aux conseils et à l’expérience de nos coachs, tout cela sous la houlette de Jacques Nuovo. Souvent, il arrive que des liens solides se tissent avec les lauréats et quoi qu’il advienne, l’équipe garde toujours un œil sur la trajectoire des artistes qui ont participé au programme mis en place il y a 18 ans déjà par la Province de Hainaut. En coulisse, sous l’aile de l’Envol, les Fake Empire nous préparent le single « Just fine », un morceau qui a été enregistré au Pro Sound studio à Mons avec le groupe Delta. Il est maintenant masterié et devrait débarquer sur les ondes dans les prochaines semaines.
On a hâte de pouvoir le présenter au public et on espère l’entendre passer en radio ! Ce serait vraiment formidable pour nous. Notre rêve serait que les choses prennent encore de l’ampleur et pourquoi pas qu’on puisse partir en tournée
À suivre …
Des rêves elles en ont évidemment beaucoup, et on leur souhaite d’en réaliser une grande portion, et même pourquoi pas de rencontrer les artistes qui les inspirent, comme Billy Eilish, James Blake ou encore le groupe Bon Iver… En attendant si vous voulez assister à leurs prochains concerts (en dehors du Ronquières Festival archi-sold out ! le vendredi 4.08), surfez sur leur site ou suivez-les sur les réseaux sociaux.Voici leurs prochaines dates :
FRIDAY 11 AUGUST
F’Estivales de la tour 2023
SATURDAY 16 SEPTEMBER
Les Fêtes de Wallonie 2023 à La Louvière, La Louvière, Belgium
SUNDAY 17 SEPTEMBER
Fêtes de Wallonie – Namur 2023
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Daisy Vansteene, Chargée de communication pour Hainaut Culture